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Les opérateurs touristiques et les festivals
Diane - 27 avril 2004

Il est indispensable dans cette étude de s’intéresser aux offres proposées par les opérateurs touristiques dans le cadre des festivals en France. Certains opérateurs touristiques se sont spécialisés dans le tourisme culturel. Parmi ces principaux acteurs, on peut citer par exemple l’association Arts et Vie, le tour opérateur Clio, l’agence Koré Voyages ou encore FNAC Voyage qui propose des séjours culturels. Force est de constater que leur offre s’articule surtout autour de sites patrimoniaux et monumentaux. Il existe cependant des produits touristiques « festivals », mais cette offre reste très marginale.

Les festivals peuvent susciter une attraction touristique pour plusieurs raisons :
-  les festivals se déroulent majoritairement durant la période estivale, propice aux séjours touristiques ;
-  la programmation peut attirer un public d’amateurs qui décident de prolonger leur séjour dans la région ou qui envisagent d’y revenir ultérieurement ;
-  la périodicité des festivals facilite la fidélisation des publics et peut générer une demande touristique répétée ;
-  par leur notoriété, les festivals permettent de promouvoir l’image de la ville (une image dynamique et positive) et ainsi d’inciter les touristes à la choisir comme destination,
-  les festivals contribuent à l’ambiance festive de la ville et à son animation durant l’événement, et cette atmosphère peut aussi attirer des touristes indépendamment de la programmation des festivals.

A priori les festivals pourraient être l’objet d’une nouvelle offre touristique. Or ce créneau reste peu développé. Cette situation s’explique par plusieurs phénomènes.
-  Les festivals se déroulent en France, il est prouvé que les français passent très rarement par des agences de voyages pour préparer leurs séjours dans le pays.
-  La programmation des festivals est connue relativement tardivement (par exemple la programmation des Eurockéennes de Belfort est communiquée la dernière semaine d’avril pour un festival qui se déroule début juillet, celle de Marciac est dévoilée début juin pour des concerts se déroulant au mois d’août) ; ainsi les organisateurs de festivals n’apparaissent pas pour les tours opérateurs comme des partenaires suffisament sûrs et fiables pour monter des offres touristiques avec eux. Les annulations successives des festivals durant l’année 2003 viennent bien évidemment renforcer la crainte des opérateurs touristiques et ne les poussent pas à développer davantage la coopération avec le secteur culturel.
-  Les offres « festivals » n’apparaissent pas comme des produits rentables au regard des expériences menées par certains tours opérateurs.

Parmi les trois festivals étudiés, un seul fait l’objet d’une offre touristique. C’est l’agence Arts et Vie qui a monté ce projet en collaboration avec l’office de tourisme de Marciac. Ce forfait d’une semaine (du 8 au 15 août) comprend l’accès au concert du soir dans le chapiteau (places de première catégorie), l’hébergement en demi-pension dans un hôtel deux étoiles des environs et la découverte culturelle et gastronomique du Gers (de la visite de la cathédrale de Saint-Pierre de Condom, à la découverte d’un chai d’Armagnac en passant par le tour de la ville d’Auch...). Ce forfait « semaine festival » coûte 1000€ par personne.

Certains festivals semblent plus propices que d’autres au développement d’un véritable tourisme culturel. En effet un certain nombre de facteurs doivent être réunis pour qu’émerge une rélle demande touristique en périphérie des festivals. Des caractéristiques propres au festival rentrent en ligne de compte comme le type de programmation ou la durée de la manifestation. En effet un festival d’art lyrique ne vise pas la même cible qu’un festival de musiques actuelles ; les festivaliers concernés n’ont donc pas le même profil socio-démographique. Il apparaît clairement que l’amateur d’art lyrique (appartenant souvent à une CSP élevée) a une propension plus forte à organiser un séjour touristique dans le cadre de sa venue au festival que le jeune étudiant voulant juste voir ses artistes préférés sur scène. Les festivals de musique classique sont donc plus adéquats avec le développement d’une offre touristique étant donné le type de festivaliers qu’ils drainent. Par ailleurs, la durée du festival influence le développement du tourisme en périphérie du festival : un festival d’une quinzaine de jours a plus de chances d’attirer un flux touristique plus important qu’un festival concentré sur 3 journées (comme celui des Eurockéennes de Belfort). Le nombre de festivaliers peut être identique mais leur durée de séjours est plus longue.

Il est aussi essentiel que la région jouisse d’attraits touristiques : climat ensoleillé, sites à visiter (monuments, églises, parcs d’attractions...), beauté des paysages, curiosités gastronomiques sont autant d’atouts susceptibles d’éveiller l’intérêt du visiteur et de créer une demande touristique. La présence d’infrastructures d’accueil (hébergement et restauration) et de transports est une condition nécessaire à l’émergence d’une clientèle touristique. A titre d’exemple, l’office de tourisme de Marciac a développé l’offre de logement chez l’habitant durant le festival afin de pallier la pénurie de logement de la commune (seulement un hôtel à Marciac pour un festival qui attire plus de 150 000 personnes).

Article à compléter après l’éventuelle interview d’un membre d’Arts et Vie et les enseignements tirés du tableau de l’étude comparative des trois festivals témoins).


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