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Avant-propos : 3/ présentation des trois festivals étudiés
Sophie, Diane - 26 mai 2004
Documents joints :  présentation des trois festivals

Le Printemps de Bourges

Le Printemps de Bourges a été fondé en 1977 par Daniel Colling (aujourd’hui directeur du Zenith de Paris, du Centre National de la chanson, des variétés et du Jazz, et de la structure de découverte « réseau printemps »). Daniel Colling était alors à la tête de l’association « Ecoute s’il pleut ». Agent de spectacle, il veut programmer la chanson française, celle que l’on voit nulle part dans les médias. L’initiative du Festival va alors être l’oeuvre de sa collaboration avec deux autres personnages du milieu du spectacle : le directeur de la Maison de la Culture, Jean Christophe Dechico et Alain Meilland (désormais responsable du service culture de la mairie de Bourges), un chanteur et comédien, qui prend en charge dans cette structure le secteur chansons.

La manifestation est créée à l’origine en réaction à « l’emprise de la variété », en collaboration avec la Maison de la Culture de Bourges (déjà spécialisée en chanson), sous la forme juridique d’une association loi 1901, structure que le Printemps gardera les six premières années de son existence. L’ambition du Printemps est et restera de créer un événement national, lieu de création et de découverte, proposant chaque année une photographie des musiques actuelles.

De 1983 à 1985, le festival devient autonome mais le statut associatif apparaît à Daniel Colling trop contraignant. Il décide alors d’opter pour la forme de la SARL en 1986 afin de s’affranchir de l’influence des pouvoirs publics qui exerçaient selon lui trop fortement leur tutelle au sein des conseils d’administration. Toutefois, l’entreprise conserve un esprit associatif puisqu’elle s’interdit de partager les éventuels bénéfices qui doivent être entièrement réinvestis dans la manifestation. En 1989, le Festival connaît d’importants déboires financiers : confronté à une désaffection du public qui ne retrouve peut-être plus la mission de découverte du Printemps, il est conduit au dépôt de bilan. Un plan de redressement permet toutefois de sauver la manifestation qui, en 1999, connaît un renouveau de la programmation, confiée alors à deux jeunes programmateurs.

Le Printemps de Bourges est aujourd’hui un des plus grands festivals de musique actuelle en France et surtout un des plus anciens. De plus, il ouvre le bal de l’ensemble des festivals d’été français. Des groupes appartenant à tous les genres musicaux. Les plus grands artistes s’y sont produits et s’y produisent encore. Actuellement on présente plus de 100 artistes chaque année soit plus de 40 spectacles dans 6 salles de concert dont une qui a deux scènes. Le Printemps propose aussi un programme de cinéma lié à la musique : présentation d’artistes ou suivi d’un groupe lors d’une tournée... Et de la musique dans toute la ville avec le Printemps dans la ville. Et surtout des Découvertes, plus de trente groupes sélectionnés partout en France et à l’étranger (Canada, Suisse, ...) auxquels on donne une chance en leur permettant de jouer devant des professionnels et un public averti. L’équipe organisatrice comprend dix salariés permanents, mais recrute près de 800 personnes lors de son déroulement : techniciens du spectacle, régisseurs, machinistes, décorateurs, costumiers, mais aussi hôtesses d’accueil, pour lesquels il faut établir des contrats et qu’il faut parfois loger.

Le Festival se déroule toujours vers la mi-avril, pendant les vacances scolaires des régions sur 6 jours. En 2004 : du 20 au 25 avril. Le choix de la ville, Bourges (environ 73 000 habitants), dans le département du Cher et la région Centre est à la fois le fruit du hasard et d’un concours de circonstances : sa maison de la culture spécialisée dans la chanson et la présence d’infrastructures permettant l’organisation du Festival ont expliqué le choix de ce lieu. En 2003, le Festival a enregistré 61 604 entrées, dont 53 800 payantes. Le public est particulièrement jeune (95% a moins de 35 ans) Le budget du Festival est de 3,7 millions d’euros. En 2003 et 2004, il a permis de dégager un léger bénéfice, reflet de son succès artistique et commercial.

Jazz in Marciac

Le Festival Jazz in Marciac est lui aussi une histoire d’hommes. Il a été créé en 1978 par Jean-Louis Guilhaumon. Jeune professeur nouvellement nommé au collège, il cherchait une idée pour animer la vie locale de ce village gersois de 1250 habitants. Elle surgit un jour de la rencontre avec un nouvel habitant féru de jazz comme lui. Celui-ci a monté des petits concerts en banlieue parisienne. Il se fait fort, grâce à des amis, d’amener une gloire au village : le clarinettiste Claude Luter, qui a joué avec Sidney Bechet. L’affaire marche : les bénévoles du Foyer de Jeunes et d’Education populaire se mobilisent, on convoque des fanfares et 400 personnes viennent à la soirée.

Vingt-cinq ans plus tard, Marciac, dans le Gers, est devenu l’une des capitales mondiales du jazz. Non seulement le village organise l’été un festival où se bousculent près de 200 000 mordus, mais il programme des concerts toute l’année. Le JIM - Jazz in Marciac - est devenu l’un des grands rendez-vous musicaux de France. La ville s’est muée en un haut lieu de formation d’artistes, des apprentis peuvent y côtoyer des stars aussi connues qu’Oscar Peterson au cours d’une master class (cours avec un maître). Une scénographie sur l’histoire du jazz a été créée, qui accueille plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an. Un lac de 30 hectares a été aménagé et la société Pierre et Vacances édifie une résidence de 310 lits couplée au pôle de formation. En 1988 ont été créés les concerts automne, hiver et printemps. A partir de 1993, apparaissent des ateliers d’initiation au jazz au collège. Aujourd’hui, Jazz in Marciac ce sont 2 semaines de festival lors de la première quinzaine d’août, 170.000 visiteurs, 55.000 places vendues pour 16 concerts payants (un concert par soir, 13 sous un chapiteau de 6000 places, 3 aux arènes), des concerts gratuits tous les jours de 11 heures à 20 heures sur la place du village sous la forme d’un festival off, un concert par mois d’octobre à juin, des expositions, des stages de danse ou de percussions... six week-ends de stage avec des formateurs de haut niveau (masterclass avec les artistes programmés pour les concerts)... Ce festival a bel et bien permis de donner naissance à des initiatives artistiques, pédagogiques d’une part mais également économiques et touristiques de l’autre.

La programmation fait bien sûr la part belle au Jazz, mais aussi à des musiques dérivées cousines (latines, africaines). Elle comprend majoritairement des artistes étrangers - têtes d’affiches mais aussi révélations musicales (surtout depuis 2003), avec l’exploration « des nouvelles sphères du jazz". La programmation se veut enfin de plus en plus éclectique avec 33 rendez-vous programmés.

Le budget de l’événement est de 2,7 M€, dont 50 % sont consacrés au cachet des artistes. Jazz in Marciac fait appel à 632 bénévoles venus de toute la France pendant le festival, 30 administrateurs, une quinzaine de chefs d’équipe et un staff de 6 salariés dont 3 emplois-jeunes, emplois qui prennent en compte l’ensemble des tâches d’organisation. Seules les tâches qui requièrent une forte technicité sont sous-traitées mais tout de même souvent soutenues par des équipes de bénévoles : communication, sonorisation, éclairage...

L’association loi de 1901 responsable de l’organisation est toujours dirigée par Jean-Louis Guilhaumon, devenu aussi principal du collège depuis 1984, et maire du village depuis 1995.

Les Eurockéennes

Les Eurockéennes sont nées en 1989 d’une initiative du Conseil Général du territoire de Belfort, qui voulait créer un événement pour la jeunesse du département et se doter d’un puissant vecteur de communication. L’initiative de ce festival est donc avant tout politique. Le conseil général a confié l’organisation de la manifestation à une association de loi 1901 : Territoire de Musiques. Une convention lie l’association à la collectivité en l’échange d’une subvention substancielle. Cette convention fixe des objectifs notamment en terme d’ouverture vers les jeunes et d’accessibilité de la manifestation.

A l’origine, la première édition a pris place sur le site du Ballon d’Alsace et s’appelait Le Ballon - Territoire de musiques. Toutefois, dès 1990, le site de Malsaucy espace de 7 ha à 20 km de Belfort, lui est préféré pour des raisons à la fois esthétiques et techniques et le festival prend le nom d’Eurockéennes de Belfort.

La manifestation francomtoise se déroule chaque année sur trois jours le premier week-end de juillet. C’est l’un des plus grands événements de plein air. Avec une programmation représentative des musiques actuelles françaises et européennes, les Eurockéennes proposent une soixantaine de concerts sur 4 scènes : la grande scène (25 000 places), le chapiteau (15000), la loggia (2000) et la plage (7000). Depuis 2000, la musique électro a fait son entrée dans la programmation. En 2001, l’association Territoire de Musiques voit son organisation modifiée. Jean-Paul Roland en devient le directeur général, Christian Allex et Kem Lalot, les programmateurs. Le festival a recours à l’embauche de 1000 salariés sur les trois jours dont 500 jeunes saisonniers employés par l’association et 300 intermittents (un tiers embauché par l’association, le reste par les sociétés de production qui viennent en concert à l’année). Une équipe de 11 personnes travaillent à l’année à l’organisation de ce festival.

Le festival est également l’occasion d’un tremplin qui vise à dénicher et à lancer de nouveaux talents en les programmant aux côtés des plus grands pendant les trois journées de concert. Productrice de concerts, l’association Territoire de Musiques organise tout le reste de l’année plus d’une vingtaine de concerts à Belfort et dans les environs.

En 2003, il a accueilli plus de 90 000 personnes, soit neuf fois plus de festivaliers qu’à ses débuts. Le public est essentiellement étudiant, 80% des festivaliers ont moins de 25 ans et viennent en grande majorité de la région. Le budget de l’association Territoire de Musiques (soit 95% du budget du festival) s’élève à 3,7M€ dont 26% proviennent des subventions des collectivités.


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